Plantons les décors du livre et de la lecture en France et dans les Hauts-de-France !
Comment évoluent-ils ? Quelles sont les conséquences de cette évolution pour les auteurs et les lecteurs ? Quel serait le lien entre le développement massif de la lecture et le renforcement des métiers de l’écrit ?
C’est un décor étrange. On le dit sou-vent, mais ici comme ailleurs un monde ancien est en train de s’effondrer, alors que le nouveau n’est pas encore prêt. On assiste à une course dans la concentration, avec par exemple les opérations de Bolloré ou Křetínský autour d’Editis et de Hachette. Et cela a une incidence énorme sur les orientations du livre, tellement ces groupes dominent le secteur. Dans ces opérations financières, le livre n’est bientôt plus qu’un produit annexe, un appendice dans des stratégies de développement du neuro divertissement (séries télé, jeux en ligne...).
En plus de dominer les conditions de production d’un livre, cela peut conditionner aussi la création littéraire. D’autant que la partie la plus créative est souvent portée par des maisons d’édition dites indépendantes, qui sont en quelque sorte les sections Recherche et Développement de l’industrie du livre. Ces maisons sont souvent indigentes en termes financiers, comme en visibilité et capacités de communication. Là où dans les autres industries, les laboratoires de R et D sont intégrés, dans le monde du livre c’est un peu comme si l’on comptait sur les plus précaires pour créer. Ce constat est assez largement partagé. Bien sûr, les pouvoir publics aident ces petites maisons, mais face à de tels mastodontes, c’est difficile. « Les dictateurs brulent les livres, les démocraties les noient1 ». Dans la logique capitaliste, l’idée des groupes d’édition est d’inonder le marché pour limiter la concurrence. Quand on est éditeur indépendant, propriétaire d’une seule maison, donc d’une seule marque, il reste peu de place. Peu de place dans les médias, mais aussi peu de place dans les librairies – les grosses maisons possèdent les circuits de diffusion et de distribution, et possèdent souvent des réseaux de librairies. Reste les festivals littéraires, qui permettent le contact direct avec le lecteur. Mais ils sont aussi en difficulté pour de nombreuses raisons.
Cette question des salons et des événements nous semble très importante, en lien avec deux autres points :
C’est un décor étrange. On le dit sou-vent, mais ici comme ailleurs un monde ancien est en train de s’effondrer, alors que le nouveau n’est pas encore prêt. On assiste à une course dans la concentration, avec par exemple les opérations de Bolloré ou Křetínský autour d’Editis et de Hachette. Et cela a une incidence énorme sur les orientations du livre, tellement ces groupes dominent le secteur. Dans ces opérations financières, le livre n’est bientôt plus qu’un produit annexe, un appendice dans des stratégies de développement du neuro divertissement (séries télé, jeux en ligne...).
En plus de dominer les conditions de production d’un livre, cela peut conditionner aussi la création littéraire. D’autant que la partie la plus créative est souvent portée par des maisons d’édition dites indépendantes, qui sont en quelque sorte les sections Recherche et Développement de l’industrie du livre. Ces maisons sont souvent indigentes en termes financiers, comme en visibilité et capacités de communication. Là où dans les autres industries, les laboratoires de R et D sont intégrés, dans le monde du livre c’est un peu comme si l’on comptait sur les plus précaires pour créer. Ce constat est assez largement partagé. Bien sûr, les pouvoir publics aident ces petites maisons, mais face à de tels mastodontes, c’est difficile. « Les dictateurs brulent les livres, les démocraties les noient1 ». Dans la logique capitaliste, l’idée des groupes d’édition est d’inonder le marché pour limiter la concurrence. Quand on est éditeur indépendant, propriétaire d’une seule maison, donc d’une seule marque, il reste peu de place. Peu de place dans les médias, mais aussi peu de place dans les librairies – les grosses maisons possèdent les circuits de diffusion et de distribution, et possèdent souvent des réseaux de librairies. Reste les festivals littéraires, qui permettent le contact direct avec le lecteur. Mais ils sont aussi en difficulté pour de nombreuses raisons.
Cette question des salons et des événements nous semble très importante, en lien avec deux autres points :
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L’effritement du nombre de lecteurs, et en particulier du nombre de gros lecteurs, notamment du fait de la concurrence des écrans. Or ce sont ces derniers qui cherchent la diversité, sortent du circuit marketing.
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La crise de l’engagement (je ne parle pas de l’engagement militant ; mais d’engagement dans l’emploi et le bénévolat) : il est de plus en plus difficile de trouver des bénévoles pour aider dans les évènements littéraires ; des personnes pour venir travailler dans des bibliothèques de villages ou petites villes...
On voit donc, comme je le disais au départ, un système qui s’effondre, sans qu’une alternative, un monde nouveau ne soit prêt ; c’est là la traduction d’une crise de société, voire d’une crise de civilisation comme le dit Michel Desmurger.